Bannalec

EÑVORENN BANALEG

Logo

Bannalec, il y a 100 ans

1880
1881
1882
1883
1884
1885
1886
1887
1888
1889
1891
1893
1894
1895
1896
1897
1898
1899
1900
1901
1902
1903
1904
1905
1906
1907
1908
1909
1910
1911
1912
1926
1927
1928
1929
1930
1931
1932
1934
1935
1936
1937
1938
1939

1922

JANVIER

14 janvier (L'Union Agricole et Maritime)
Inauguration : dimanche dernier la ville de Bannalec inaugurait la nouvelle mairie (ancien hôtel Cuziat)

Chien enragé : .mercredi 11 courant, à Keramer, M. Le Gall, cultivateur, travaillait. dans son jardin, lorsque Mme Le Goc, sa voisine, le prévint qu'un chien suspect de rage venait de mordre trois porcelets dans l'étable. M. Le Gall trouva, en effet, prés d'eux, une chienne sous poil noir et jaune, étendue sur le fumier. Il releva des égratignures sur ses porcs et constata l'état inquiétant de la chienne qui ne voulait pas sortir. A ce moment passèrent Alexis Guiffant, du Grand Perrin et Penn, de Lignon, en Scaër, armés tous deux d'un fusil. Ils demandèrent si on n'avait pas vu un "chi klaon". M. Le Gall le leur ayant montré, ils l'abbatir. Cette chienne aurait, dans différents villages, mordu des poules, des oies, des porcs, mais heureusement aucun homme.

FEVRIER

11 février (L'Union Agricole et Maritime)
A qui le chien ? Samedi, 4 février, vers 9 heure, à Kerscao, M. Louis Fiche, propriétaire, arrivait dans sa cour, lorsqu'il vit un chien, la gueule en sang, se dirigeant sur lui comme pour le mordre. Au moment où le chien s'élançait, M. Fiche lui lança un bout de plant de châtaignier dans la gueule, puis entrant chez lui, où il prit son fusil il se mit a la poursuite de l'animal qu'il tua net, près de Kergonval. Ce chien avait précédemment passé au village de Kernaour et de Kerancolliec, où M. Jean Pérez qui l'appela et le caressa s'aperçut, seulement, que la pauvre bête avait la langue coupée mais ne paraissait pas suspecte. C'est un chien courant, blanc et jaune, forte queue, portant un collier de cuir sans plaque. On ne signale de lui aucun dégât ou méfait.

Un chanceux : c'est avec plaisir que nous apprenons qu'une bonne fortune est échue à M. Jacques Boulic, ancien commerçant rue de Rosporden. Son obligation, au dernier tirage du Crédit National, vient de lui rapporter 200 000 francs

Enregistrement - Par arrêté de M. le conseiller d'Etat, directeur général de l'Enregistrement, en date du 7 février 1922, M. Sarazin, actuellement receveur à Noirmoutier (Vendée), est nommé receveur de l'enregistrement des domaines et du timbre, à Bannalec, en remplacement de M. Copin, qui a été appelé au bureau de Modane (Savoie).

Nouveau gendarme : M. Arsène Pierre Bily, ancien maréchal des logis rengagé au 35e d'artillerie, est affecté à la brigade de Bannalec, en qualité de gendarme à cheval.

Pour un droit de passage : au village de Kergoz, Guillaume Hellégouach, 41 ans, et Jean-Marie Michelet. 66 ans. maçon, sont voisins. Hellégouac'h prétend avoir droit de passage dans la cour de Michelet. pour aller dans son champ. Il n'en est pas très certain, mais, dans le doute, il se donne du cœur, en buvant mainte chope. C'est ce qu'il fit, dimanche dernier 12 courant, vers 1 heure, puis armé de pied en cap, tel un samouraï d'une hache, d'une pelle et d'une fourche (il ne lui manquait plus qu'un parapluie I), il se rendit dans cette cour litigieuse. Son dessein était de renverser le barrage à porcs, et d'abattre le talus, à côté de la maison, afin de se ménager au passage, Il se contenta de gesticuler, de crier, de renverser, avec sa fourche, un tas de lande, d'essayer de couper un poteau maintenant le barrage à porcs, et enfin de jeter bas ce barrage. Et comme il criait ; « Sortez tous, je vais vous briser ! », le gendre de M. Michelet, Pierre Hyène, sortit de Ia maison, et à peine sur le pas de la porte, il eut à parer un coup de poing que voulut lui donner 1'ivrogne. Hyène riposta par un autre coup de poing dans l'œil gauche, qui envoya rouler le matamore. Hyène ne le frappa pas davantage, ce qui n'a pas empêché Hellégouac'h de porter plainte.

25 février (L'Union Agricole et Maritime)
Proportionnelle scolaire : l'Association des chefs de famille du canton de Bannalec, s'est réunie dimanche, sous la présidence de M. G. Pérès. M. Hugot-Derville a expliqué la question et a préconisé les moyens pratiques d'arriver à sa solution : Réclamer la R. P. S. communale pour tous les enfants indigents à quelque école qu'ils appartiennent. Ceci sera réclamé dès maintenant au Conseil municipal de Bannalec. Réclamer pour les communes le droit de voter des subventions aux écoles.

Prisonniers de Guerre : mardi 28 février, des délégués de la Fédération de l'Ouest feront une réunion à Bannalec ; le lieu et l'heure de cette réunion seront annoncés par le crieur public de Bannalec. Toutes intéressant les P. G. seront exposées à cette réunion ; la question des colis, des primes mensuelles, le sixième de solde, etc. Il sera parlé également des revendications votées récemment par la Chambre, Sont invités à cette réunion, tous les P. G. les veuves de P. G. et tous les combattants en général. A l'issue de la réunion, les délégués de la Fédération de l'Ouest se tiendront à la disposition des P. G. pour tous renseignements. Le bureau fédéral

Ah Guillaume ! Guillaume : pour une Kojaden c'en était une et une bonne que celle exhibée le 12 février à 18h avenue de la gare par Guillaume Hervé de Kergoz ! Les gendarmes ont su apprécier toute sa valeur.

Fermeture tardive : on chante et puis …voilà ce qu'il ne faut pas faire quand, lorsqu'ainsi que Louis, on est tenancier de salle de danse. Pour rappeler qu'il est une heure où tout bruit doit cesser, la gendarmerie de Bannalec marqua son passage, le 12 février à 23h par un petit P.V.

Abandon d'attelage : devant le débit Hervé au bourg, le pont avenois Jean Marie avait laissé sa voiture en plan pour s'enfiler une verrée. Il s'est surtout enfilé un procés verbal.

Les chiens : trouvé sans la muselière dont il ne veut entendre parler à aucun prix, le chien de Louis du bourg est rentré chez son maître le 10 février à 7 heure 40 avec un procès verbal. C'est sortir de bien bonne heure pour rentrer avec pareil gibier. Il en est de même du cousin Auguste et de Thomas employés au café Debray dont les compagnons à quatre pattes ont fait même levée.

MARS

4 mars (L'Union Agricole et Maritime)
An Conseil municipal : Dans sa séance du 26 février. le Conseil Municipal de Bannalec a pris la délibération, suivante relativement à l'amélioration du service des trains. Le Maire rappelle à l'Assemblée que le vœu émis par le Conseil Municipal, en date du 5 juin 1921 a été satisfait, la Compagnie d'Orléans ayant mis en circulation depuis le 1° août entre Quimper et Lorient et vice versa, un train supplémentaire dont l'arrêt, en gare de Bannalec, est très apprécié de la population. Malgré cette amélioration, dont il y a lieu de remercier la Compagnie, et en vue d'arriver progressivement au service d'avant guerre, il serait opportun d'exprimer à la Direction, les desiderata de la population locale, desiderata qui seront vraisemblablement partagés par les populations de toutes les localités situées entre Lorient et Quimper, savoir : permettre aux voyageurs de ou pour les stations non desservies par les express d'avoir à Rosporden et à Quimper, les correspondances des lignes adjacentes à ces deux gares. Pour cela, il conviendrait de rendre mixte le train régulier de marchandises passant à Bannalec à 6h du matin et de retarder d'environ deux heures le train omnibus n° 120 qui quitte Quimper à 15h10. Il est à souhaiter de plus, que le train n° 3507 apportant le courrier postal, soit avancé si possible. Le Conseil municipal approuve la proposition du maire et émet le vœu que la Compagnie d'Orléans puisse y donner une suite favorable, lors de l'élaboration du prochain horaire d'été.

11 mars (L'Union Agricole et Maritime)
Prestation de serment : à l'audience du 8 mars, M. Arsène Bily a prêté serment devant le tribunal de Quimperlé en qualité de gendarme à cheval à Bannalec.

Chevaux sans guide... : cocher sans tête, se disaient les gendarmes, trouvaient Christophe, du Bérot, le 6 Mars, perché dans sa voiture et menant de la voix et du geste, ses deux destriers. « Rannet eo va c'halon», disait Christophe

AVRIL

1 avril (L'Union Agricole et Maritime)
Clohars Sport contre Fleurs de Genets : ces deux équipes se sont rencontrées dimanche dernier à Bannalec, en match amical. La victoire est venue aux jeunes de Clohars après une lutte assez disputée où ils se sont montrés les meilleurs par 4 buts à 1. Bravo les gars. vous avez fait beaucoup de progrès et j'espère que désormais vous ferez voir que vous êtes toujours un peu là.

8 avril (L'Union Agricole et Maritime)
Incendie : le feu a pris, le 30 mars à 11h45, dans la toiture en chaume de la maison habitée au village de Trémeur par Mme veuve Pichon. Dans la matinée, elle avait fait bouillir du linge dans le foyer et c'est peut être par une fissure de la cheminée, en état de vétusté, que le feu s'est communiqué au chaume. Les efforts des voisins, MM Jacques et Jean Thersiquel, Michel Sinquin, de Mme Pensec ainsi que ceux des pompiers de Bannalec ont du se borner à sauver quelques meubles. Les dégâts se montent à environ 6 500 fr. couverts par la Compagnie du Soleil.

Coups : Le jeudi 30 mars vers 19 heures, M. Vincent Thaeron du Moulin Neuf revenait de Bannalec où il avait bu du cidre aux cafés Ligeour et Le Bris en compagnie du soldat D.... et de Guillaume Heude, manœuvre maçon. Ce dernier devança ses compagnons et alla les attendre sur la route, en face du chemin qui conduit au Léty. Lorsque Thaeron , qui était accompagné de sa femme et conduisait une vache, fut arrivé à ce point, Heude l'injuria et menaça de le jeter dans le fossé. Sur ces menaces, Thaeron lâcha la vache et voulut lui donner une correction. Alors, survint Christophe Derrien, employé de chemin de fer à Saint Nazaire, qui donna une gifle à Heude. Tous deux se crochèrent. Naturellement, Thaeron prit fait et cause pour l'employé et cingla de son manche de fouet, la figure de Heude qui partit alors en courant. Chacun rentra chez son soi. Heude a porté plainte.

15 avril (L'Union Agricole et Maritime)
Le cycliste fuyard : le 6 avril, à 14 heures, près du passage à niveau de Keryannic en Bannalec, les gendarmes en tournée virent un cycliste, qui , à leur approche, sauta à terre et s'enfuit en abandonnant sa machine. Les gendarmes le poursuivirent durant un kilomètre puis renoncèrent à le suivre. La bicyclette était dépourvue de plaque et d'appareil sonore Les gendarmes ayant entendu dire que M. P, Auffret, marchand de bols, avenue de la Gare, à Rosporden, avait eu sa bicyclette volée, le jeudi matin dans la cour de Mme Trégourez, à Coz Feunteun, représentèrent la bicyclette à ce commerçant, qui l'a parfaitement reconnue. Le voleur est un nommé Guyomard, âgé de 17 ans, de Riec-sur-Bélon.

MAI

6 mai (L'Union Agricole et Maritime)
Monument aux morts : l'inauguration du Monument érigé à la mémoire des enfants de Bannalec morts pour la Patrie aura lieu le dimanche 28 mai. Nous en publierons le programme ultérieurement.

13 mai (L'Union Agricole et Maritime)
Tribunal correctionnel de Quimperlé : audience du 2 mai 1922

Défaut d'affichage : V. F de Bannalec se voit condamner à 16 fr d'amende avec sursis

Bris de clôture : Guillaume L'Helgouac'h de Kergoz un jour qu'il était plein de vin et d'audace prit une pelle, une fourche et une hache et renversa la clôture de son voisin Michelet. Il est poursuivi pour ce fait devant le tribunal correctionnel. S'agissait-il bien de bris de clôture, se demande Me Fournis, avoué du prévenu puisque la prétendue clôture n'était autre que quelques piquets plantés en terre et reliés par quelques branches de bois dans le but d'empêcher les cochons de Michelet de sortir de la cour ? Le tribunal fait preuve d'indulgence à l'égard du prévenu et le condamne seulement à 25 francs d'amende.

28 mai (L'Union Agricole et Maritime)
Inauguration du monument aux morts

JUIN

10 juin (L'Union Agricole et Maritime)
:Tribunal correctionnel de Quimperlé : vol de poules : le terrassier Didier Fracisse de Gourin, que les gendarmes aperçurent de bon matin sur la voie au moment où il fuyait, emportant dans un sac, les poules du meunier du Stang, M. Quentrec, soignera les volailles rue Bremond d'Ars pendant 2 mois et un jour.

17 juin (L'Union Agricole et Maritime)
Ivresse et tapage nocturne : le 7 juin à 23 heures près de Poulgaz, le marchand de poissons Jacques Malcoste, criait et gesticulait en brandissant sa béquille. Tout l'argent qu'il avait retiré de son poisson au Trévoux, où il avait d'ailleurs attrapé un PV pour non affichage de ses prix, lui avait passé dans la gorge sous forme de cidre d'or et tout Bannalec ressentait les effets de cette beuverie. A la boite ! Là, en le fouillant pour sa sûreté, les gendarmes trouvèrent dans les poches du pochard, une somme de 1200 fr environ en louis d'or de 20 fr, 700 fr en pièces de 5 fr et 400 fr de monnaie diverse.

Mort par submersion : le 10 courant vers 21 heures, Marie Louise Petitjean, femme Tocquec 67 ans, cultivatrice à Pont Tromelin en Bannalec, tomba sur la pierre du foyer, se blessa à la tempe droite et perdit beaucoup de sang. Depuis, elle ne jouissait plus de ses facultés cérébrales. C'est ainsi que le 22 mai vers 20 heures, elle fut empêchée par son mari, de s'étrangler, à l'aide d'une ficelle puis d'un mouchoir. Le mardi 30 mai vers 21 heures, elle se coucha comme de coutume. Ce fut vers 2 heures du matin que son mari Jean Louis Tocquec 70 ans, s'aperçut que sa femme n'était plus auprès de lui. L'ayant en vain cherchée, il fit part de ses craintes à son voisin Louis Lijeour et tous deux se mirent à la recherche. Ils la retrouvèrent bientôt, dans le lavoir à 50 mètres du village. Inutilement ils essayèrent de la rappeler à la vie.

JUILLET

15 juillet (L'Union Agricole et Maritime)
Succès scolaire : certificat d'études primaire libre : Le Bris Augustine et Sinquin Bernadette mention bien ; Doeuff Cécile, Glaz Delphine, Gall Jeanne, Hénaff Yvonne, Minion Louise, Robin Anne Marie et Raoul Françoise : mention assez bien : certificat supérieur libre : Quéré Séraphine.

Sans collier : près de Kergouriou, le chien de Louis Marie s'ébattait le 29 juin à 7 heure en tenue négligée. Il venait de se lever et n'avait pas trouvé son collier fourbi à la porte de sa niche, comme les voyageurs trouvent dans les hôtels les souliers à leur porte. Les gendarmes lui ont reproché sa négligence.

22 juillet (L'Union Agricole et Maritime)
Coups et blessures : Yves Le Du, scieur de long 23 ans, étant au retour de Riec, où il avait travaillé, à Keranguyader, mardi 11 juillet vers 22h10 en état complet d'ivresse, déroba une jeune chienne basset-griffon noire, qui 's'ébattait innocemment près de la route à Lan Penoues, où M. Le Grand, grainetier à Quimperlé, l'avait mise en pension. De plus en plus ivre, il entra au débit tenu par Mme Veuve Derrien, à Ty Nevez Guernic, il ne se contenta pas d'un verre de cidre et en voulu six d'affilé pour ses 0 fr 60. Mme Derrien lui ayant enjoint de se retirer, il l'injuria de G.... et P....., puis il la poussa violemment près de l'escalier. Pour se défendre, Mme Derrien, prit un bâton près de la porte. Le Du le lui arracha et lui portant un violent coup de poing à la figure, la terrassa. Comme elle se relevait, il lui prodigua de nouveaux coups, dont l'un à la tempe gauche ce qui fit qu'elle tomba sans connaissance. Marie Derrien, fille de l'hôtesse, vint en chemise au secours de sa mère et partit chercher le voisin Jean Bacon. Le Du lâcha enfin prise et il n'était plus là quand M. Bacon entra dans la maison. Visitée par le Docteur Moré, la veuve se plaint outre les coups, d'avoir eu le pouce foulé. Sa fille aurait reçu un coup de pied.

29 juillet (L'Union Agricole et Maritime)
Tribunal correctionnel de Quimperlé, audience du 18 juillet : Affichons : Mme M..., débitante n'a pas affiché le prix de ses boissons pas plus que le texte de la loi sur l'ivresse. Deux amendes de 50 fr. chacune avec sursis.

Audience du 25 juillet : coups : le 11 juillet dernier, Yves Le Du, 23 ans, scieur de long en passant à Lann Penoues, dérobait une jeune chienne appartenant à M. Le Grand de Quimperlé. Arrivé au lieu dit Ty Nevez Guernic, au débit tenu par Mme Derrien, il but et frappa la tenancière du café. Il s'entend condamner à un mois de prison avec sursis.

AOÛT

5 août (L'Union Agricole et Maritime)
Incendie : lundi 31 juillet vers 7 heures, Louis Nerzic domestique chez Me Alain Biger notaire, allumait la cuisinière. Le bois prenant difficilement, elle prit un bidon d'essence de 5 litres croyant se servir de pétrole. Cette essence s'enflamma et les flammes se communiquèrent au bidon. Louis Nerzic lâcha le tout et le feu s'étendit sur le plancher de la cuisine. La bonne appela son patron qui, aidé de M. Mathias Hingant peintre au bourg, fit usage d'un extincteur. Les poutres, planches, buffets, casseroles ont été la proie des flammes. Il y en a pour 5 000 fr. couverts par la Nationale. Toute idée de malveillance doit être écartée de la part de Louise Nerzic qui pleure aujourd'hui son imprudence.

Chanceuse : nos félicitations à Mademoiselle Picard Anna, domestique à Moustoulgoat en Bannalec qui a vu le titre de la Séquanaise-Capitalisation (entreprise privée assujettie au contrôle de l'état), dont elle était l'heureuse propriétaire, sortir au dernier tirage mensuel. Ce titre, sur lequel Melle Picard n'avait encore versé que 120 fr, lui vaut, dès à présent, la possession d'un capital de 1000 fr.

Coups et blessures : André Goaper, 27 ans, domestique agricole à Kérourien, travaillait chez M. Treflez au Livinot. Il rentrait le foin en compagnie dudit Tréflez, de Bernard Gournen de Kerzulec en Scaër, de Joseph Guillou de Kerbionnet et de son père Corentin Goaper. Une discussion s'éleva vers les 13 heures lorsqu'ils étaient à table entre Gorvan et Goaper. La force physique de l'un et de l'autre fut l'objet de la discussion et on se chicana pour savoir qui viendrait à bout de l'autre. Soudaint Goaper lança son verre après en avoir vidé le contenu à la tête de Gorvan qu'il blessa profondément au nez. Ayant fait ce geste brutal, Goaper prit la fuite, disant : « venez après moi, si vous voulez ».M. Treflez lava la plaie de Gorvan et le fit se coucher. Il faut dire que l'on avait bu beaucoup de cidre dans la maison.

SEPTEMBRE

9 septembre (L'Union Agricole et Maritime)
Sans lanterne : Jean Marie, cultivateur à Kériquel Trébalay a été surpris le 27 août vers 23h45 près du village de Kerlégan, sa bécane n'étant pas éclairée. Une autre fois, il se munira de cet objet.

16 septembre (L'Union Agricole et Maritime)
Coups : La femme Laurent, née Tallec Françoise, ménagère à Stang David en Bannalec revenait du marché de Quimperlé vendredi 8 courant vers 22 heures, s'arrêtait au débit Quéré à Loge Pont Nabat. A l'entrée du débit se trouvait un vélo qu'elle déplaça soit disant qu'il obstruait le passage. A ce moment P., 18 ans domestique de ferme à Bérot et à qui appartenait la machine sortit du débit et, d'après la femme Laurent, lui aurait porté un coup de poing à la nuque, la faisant tomber sur la figure. P. affirme n'avoir pas frappé, il a tout simplement pris la femme Laurent par l'épaule, qui l'avait empoigné au collet, lui arrachant son faux col et sa cravate et si elle est tombée, c'est parce qu'elle était complètement ivre. D'après les renseignements recueillis, la plaignante boit un coup de temps en temps, même jusqu'à perdre la raison. P. est noté comme ayant un caractère assez violent, il est sérieux et bon travailleur.

23 septembre (L'Union Agricole et Maritime)
Chiens suspect : dimanche dernier entre 17 et 18 heures, une chien de forte taille, sous poil noir et long, sali par la boue a traversé le bourg de Bannalec où il a roulé et mordu plusieurs congénères. Cet animal qui venait très probablement du côté de Pont aven s'est dirigé vers Scaër où il a également roulé et mordu plusieurs chiens. La gendarmerie a ouvert une enquête.

Vaccination : M. le Docteur Goulven, vaccinera à la mairie le 6 octobre prochain de1h30 à 3 heures.

OCTOBRE

21 octobre (L'Union Agricole et Maritime)
Willy, Come : ainsi le 11 octobre à 19h près de Tromelin, les gendarmes encourageaient le commerçant Guillaume couché au fond d'un fossé, à s'extraire de son sarcophage. Étant arrivés à leur fin, ils le conduisirent dans leur retrait du bourg où Guillaume dormit du sommeil du juste. Le lendemain on lui rendit ses 59,05 fr., sa blague à tabac (l'autre il ne la retrouva que plus tard) et ses dragées qu'il eut mieux fait de sucer, préférablement à la patte du « louarn kam » trop aimablement offert au cours d'un repas de baptême à Coayou.

28 octobre (L'Union Agricole et Maritime)
Erreur n'est pas crime : on nous écrit : M. le Gérant, je vous invite à relire l'entre filet paru dans vos deux éditions de la semaine dernière sous le titre : « Willy, Come ». Je n'ai aucun doute sur l'auteur de ces lignes ; vous connaissez aussi bien celui qui y est visé. Voulez vous bien vous rapporter à l'origine de vos informations relative à cette affaire ? Vous y reconnaîtrez que celui qui a assisté, en qualité de témoin (c'est moi même en personne) à l'inventaire des valeurs et objets trouvés sur certain individu que je n'ai pas à nommer, sur cet individu que les gendarmes recueillirent dans une douve, près de Tromelin et conduisirent en un local situé non loin de ma demeure, n'a rien de commun avec ledit individu. Vos lecteurs l'ignorent, en raison de vos détails qui semblent aussi précis qu'ils sont réellement faux. Il importe qu'ils connaissent la vérité. Vous parlez de blagues. Avouez que vous m'en faites une bien vilaine. Tant pis pour vous si, maintenant les dragées vous sont amères. Je vous fais toutefois l'honneur de penser que vous n'invoquerez pas, pour vous excuser, les effets du « louarn kamm ». ET je pense que, de bon gré vous voudrez bien insérer conformément à la loi, la présente rectification, dans vos deux éditions du prochain numéro ne vous demandant dans ce cas d'autre excuse que la reconnaissance de votre erreur. Veuillez agréer mes salutations. Guillaume Come.

Mais certainement ! Il ne nous en coûte nullement de reconnaître une étourderie. Nous n'avons jamais entendu viser l'honorable M. G. Come commerçant en cidre mais son homonyme. Nous prions M. Come, commerçant, de bien vouloir oublier ce regrettable incident, qui après excuse, n'aura pour lui aucune suite désagréable.

Accident de chemin de fer : le 18 courant vers 6 heures du soir, à l'arrivée d'un train de marchandises à la station de Bannalec il fut constaté que le 4° wagon du train chargé de scories ne roulait que sur les deux roues avant. L'essieu arrière s'était rompu et une roue avait été perdue en route. Grâce à la solidité de l'attelage, il n'y avait pas eu de rupture et de ce fait une catastrophe qui aurait pu être pu être très grave fut évitée. Tout l'arrière du wagon, qui était chargé de 10 tonnes, ayant été traîné sur le ballaste, il fut constaté que de nombreuses traverses avaient été endommagées ainsi que quelques appareils de signalisation. A environ 4 km de la station on retrouva sur la voie, la roue qui s'était détachée du wagon. En raison du danger que pouvait faire courir la circulation des trains sur la voie, le trafic entre Quimperlé et Bannalec dut être assuré par une seule voie jusqu'à ce qu'il fut procédé aux vérifications et réparations nécessaires. De ce fait quelques trains subirent des retards. La circulation a pu être rétablie dans la matinée du 19. Nous croyons savoir que la rupture de l'essieu serait due à une vice de construction.

Qui bené bibit : bené dormit ; qui bené dormit non cogitat malum et certes, au fond de son fossé, route de la gare le 15 octobre, Louen ne pensait pas à mal. Ayant bu, il dormait bien. Pourquoi les gendarmes l'ont ils réveillé ?

Grave accident de chasse : dans l'après midi de dimanche, MM Dérout René âgé de 20 ans de Kerscao et Kervéan 19 ans de Kerserc'h chassaient dans la prairie dépendant de la propriété de M. Tallec à Kerbernez. Le premier chasseur abattit un pigeon et un de ses camarades, qui était survenu sur ces entrefaites, Joseph Guéguen 17 ans lui prit son fusil pour l'examiner. Dérout voulut alors changer la cartouche qui avait été tirée mais il avait à peine saisi l'arme qu'un coup partait et la décharge atteignit en pleine t^te le jeune Gueguen. L'os pariental fut complètement détaché de la boîte crânienne. Après avoir reçu les premiers soins du Docteur Moré, le blessé fut transporté à l'hôpital de Quimperlé et les docteurs Le Stunff et Colas pratiquèrent la trépanation. On espère sauver le malheureux Guéguen.

NOVEMBRE

18 novembre (L'Union Agricole et Maritime)
L'anniversaire d'Armistice a été dignement célébré à Bannalec. Très nombreuses étaient les maisons pavoisées. L'office célébré à la mémoire des morts de la grande guerre avait attiré dans l'église paroissiale une affluence considérable dans laquelle on remarquait outre le Conseil municipal, des délégations des vétérans de 1870, de l'Union des combattants et des Sapeurs pompiers. Après la cérémonie religieuse, le cortège s'est rendu au pied du monument érigé sur la place publique devant lequel, après les prières liturgiques, se sont successivement inclinés les drapeaux des vétérans, des combattants et des Sapeurs pompiers. L'après midi a été consacré aux réjouissances. Voici les résultats des différentes courses :

course d'enfants : Mathieu Gustave, Meur Louis, Goc Guillaume, Ligeour René, Piriou Roger , Coroller François. Course d'hommes : Pierre Le Bail, François Quéré, François Guillou, Maurice Desbois, Christophe Tallec. Course de vélos : Auguste Mayéras, Yves Cutullic, François Quéré, François Guernalec, Jean Jossic, Yves Ollivier. Cette course de vélos a été marquée par la chute de plusieurs coureurs qui s'en sont tirés avec quelques contusions sans gravité. La fête s'est terminée par un bal à grand orchestre, salle Louis Monchicour et qui n'a pris fin que fort tard dans la nuit.

Ligne