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JANVIER

4 janvier (L'Union Agricole et Maritime)
Facteur-receveur : M. Bacus facteur à Bannalec, est nommé sur place, facteur-receveur

18 janvier (L'Union Agricole et Maritime)
Dans la gendarmerie : M. Rolland, décoré de la médaille militaire, gendarme à la brigade de Bannalec, est admis à faire valoir ses droits à la retraite ct sera rayé des contrôles le 29 courant.

En buvant du cidre : s'arsouilla Arsène chanteur Bigot, natif du VI arrondissement, dont le trémolo roucoule par nos campagnes les dernières scies parisiennes. Comme Il titubait au bourg le 12 courant, à 15 heures, les gendarmes l'ont étayé.

25 janvier (L'Union Agricole et Maritime)
Patron des laboureurs : Saint Isidore est patron des laboureurs, mais son filleul Zidore, de la Croix-Verte en Bannalec est patron des jeune buveurs. Lundi à 1h30, neuf jeunes paroissiens goûtaient le cidre et humaient le muscadet de Zidore. Les gendarmes qui voyaient de la lumière à travers les volets du débit, ont fait remarquer à Zidore qu'après minuit on dort. Et tous, s'allèrent coucher.

Justice de paix : M. Saladain d'abord nommé à Uzel, est appelé à Bannalec.

FEVRIER

8 février (L'Union Agricole et Maritime)
Déraillement : Un train de marchandises se dirigeant sur Lorient, le 2 février, à 22 h., stationnait sur la voie principale ; quelques fourgons dépassaient l'aiguille de la voie de doublement. En sens inverse, et sur cette voie de doublement, venait un autre train de marchandises. Le mécanicien croyait-il avoir la voie libre ? Ou bien le train avait-il une vitesse telle que le stoppage ne put se taire à temps ? L'enquête établira sans doute les causes de l'accident. Toujours est-il que le train venant de Quimperlé prit en écharpe les fourgons de queue de l'autre train. La locomotive sortit des rails et s'enfonça, quelques mitres plus loin, dans le sable de la voie. Le fourgon de téte dérailla également. II n'y eut pas, fort heureusement, d'accident grave de personne ; seul, le mécanicien du train tamponneur eut une main échaudée. De ce fait, la voie s'est trouvée obstruée. Le train de voyageurs qui devait passer, en gare de Bannalec, à 10 heures et demie, n'a pu passer et a été arrêté à Rosporden. Le 3 l'express de Paris n'a pu dépasser la station, de même que l'express venant de Quimper. Les voyageurs ont dû être transbordés d'un train dans l'antre. Il en fut de même pour tous les trains de la journée.

Agression : Dimanche 25 janvier, vers 21 heure, les marins de l'Etat Henri Nicolas et Mathurin Le Gall, accompagnés du frère de ce dernier, Maurice, journalier à Kerclus, revenaient de Kergallic, en état complet d'ivresse. Ils allèrent, cependant, demander à boire au débit Monchiconrt, route de St-Thurien, et furent servis par la bonne, Mlle Yvonne Cadic, qui les a formellement reconnus. Ils ne restèrent pas longtemps au cabaret et une demie-heure après, un 4° personnage, M. Joseph Mahé, employé à la Compagnie d'Orléans, en résidence à Auray, y entrait à son tour, disant : « Je viens d'être attaqué un peu plus loin par deux marins et un civil. Ils m'ont donné des coups de poing et volé ma cravate. Les avez-vous vu passer ? » Sur la réponse affirmative de Mlle Cadic, qui lui donna le nom des trois individus, M. Mahé à porté plainte.

Bris de porte : Samedi 31, vers 19h30 Yves Duigou, de Kersig en Bannalec, en instance de divorce avec sa femme, se présenta chez sa belle-mêre où Mme Duigou s'était réfugiée depuis la veille. Il aurait ordonné à sa femme de sortir pour la tuer. L'autre s'en garda bien comme on le pense. Duigou prétend n'avoir fait qu'inviter la mère et les enfants à revenir. En tout cas, éconduit, il se serait présenté par trois fois, et la dernière, aurait brise la porte à coups de hache. Les coups de hache existent bien dans la porte, mais Duigou nie formellement en être l'auteur. De très bons renseignements sont fournis sur son compte.

Coups : Marie Le Dû, ménagère à Kerluc, rencontra lundi dernier, 2 courant à l'extrémité sud du champ de Quéré, de Kernaour, la femme Rannou, de ce village. Louise Rannou était paf... Que se dirent ces deux chicanières diplômées.. ? Peut-être pas grand chose. Mais ce qui est certain, c'est que Louise toute paf qu'elle était, renversa Marie et la serra à la gorge jusqu'à l'étouffer. Or, voyant venir Julien Péron, domestique de M. Quéré, fermier à Kernaour, elle lâcha prise et s'enfuit. Le domestique et le patron durent reconduire l'infortunée Marie à son domicile, où elle recouvra l'usage de ses sens.

Dans les postes : Mlle Bacon, assistante au bureau de postes de Bannalec, a été nommée par décision de M. le Directeur des P. T. T. du Finistère, à l'emploi d'aide au même bureau.

15 février (L'Union Agricole et Maritime)
Un faux col à KiKi : Louis Brunou est marchand de chiens ; mais il n'a ni domicile fixe, ni chenil et ballade son chien en toilette sommaire. Le 9 février à 16h30, la gendarmerie l'a invité sur la place de l'Eglise, à passer immédiatement chez le marchand de cols pour chiens.

Un polonais : Vendredi, Jean, journalier à Bannalec, faisait des vœux trop bruyants pour le succès de la Pologne dont il se déclarait l'admirateur. Il est maintenant calmé.

29 février (L'Union Agricole et Maritime)
Vol : Dimanche dernier, arrivait à Kerbélégou, chez M. Painblanc, vers les 14h., la petite Mélanie Le Du, de Loge-Pont-l'Abbé, avec son petit frère âgé de 13 mois. Mme Le Dû ayant allaité l'enfant, Mélanie retourna chez elle et ne fut pas peu surprise de trouver la porte entrouverte. Elle raconta la chose à sa mère, au retour de celle ci. Mme Le Dû put constater la disparution d'une somme de 450 francs, cachée dans une boîte en carton et placée dans le banc-coffre.

Chevaux emballés : Le 24 dernier, dans la soirée, un attelage conduit par un cultivateur qui se trouvait en état d'ivresse passait rue de la gare, lorsque les chevaux s'emballèrent. M. Philibert, brigadier de gendarmerie, qui passait à ce moment, se jeta à la tête des chevaux et parvint à les maîtriser. Le conducteur s'est vu dresser procès verbal pour ivresse.

MARS

7 mars (L'Union Agricole et Maritime)
A la fourrière : Près de Loge-Pontl'Abbé, le 28 février à 19h, sans collier, fier de sa petite taille et de son complet marron, brodé d'hermines, agitant affectueusement le balancier de son cœur à la blanche, pointe, un chien vint présenter ses hommages à la gendarmerie. Ces hommages furent mal reçus. Comme le gentil animal n'avait de papiers d'aucune sorte, ni de caution dans le quartier, il fut appréhendé et mené en fourrière. II n'en sortira probablement que pour aller au « Post Kroug ».

Fugue d'un chien : Un chien dont nous ignorons le nom, s'est enfui, lundi dernier de chez son maître, M. Painblanc, de Kerbélégou. C'est un animal d'assez forte taille, sous poil noir mal teint, est porteur de collier avec plaque. M. Painblanc croit que l'animal, qui a une valeur de 200 francs lui a été volé.

Baduwet mat : Mathieu-Marie, est un fameux lapin de garenne. Mercredi dernier ayant faire sa cour aux cousins et cousines, il suça autre chose que du thym et du serpolet. Aussi, à 23h55, n'était-il pas encore rentré dans son terrier, quand il fut atteint d'un procès-verbal. Blessé, peu grièvement, il fut ramené chez lui...

Vol de plants : A Coatval-la-Forêt, sur la propriété dc M. Louis Henry, Jean Flécher, de Loge-Thaéron, ancien mobilisé et père de famille, estimant que, comme au front, tout est commun entre les enfants d'Adam, déménageait, sans arrière pensée, des sauvageons de poirier, de pommier, de néflier, qu'il plantait dans son propre champ. Flécher s'étant arrangé avec M. Henry, il est probable que cette affaire n'aura pas de suite.

28 mars (L'Union Agricole et Maritime)
Mec Mec : François, ouvrier maréchal, était allé voir si les chevaux qu'il chaussait, étaient contents du cordonnier. Ce fut dimanche, le 21, qu'il parcourut toutes les écuries d'alentour, sous la protection de St-EIoi. Ces messieurs les chevaux lui offrirent du cidre, dans le cellier des maîtres, si bien qu'à 20 h., il entonait des hymnes à la gloire des quadrupèdes et bipèdes, près da la gare de Bannalec. Résultat connu !

Plaque d'identité : Laurent, de Coatmeur, en Bannalec, s'enfuyait précipitamment, jeudi, 18 mars, du débit de Mme Richard, abandonnant sa bécane, ès-mains de la tenancière. Celle-ci, discrète, ne le vendit pas aux interrogations du gendarme, mais le lendemain, Laurent, qui toute la nuit, se retourna sur son lit, comme son Saint patron, sur le gril, venait avouer aux gendarmes de Bannalec que la dite bécane dépourvue de plaque était sa propriété. A péché véniel, peine vénielle. Laurent ne s'en fait pas de trop.

AVRIL

3 avril (L'Union Agricole et Maritime)
Plaque et lumière : Il est certain que si l'on s'entête, malgré les nombreux procèsverbaux écopés par les camarades à voyager sans plaque à la bicyclette, ni lumière à la lanterne, le cas de Charles, de Kersao, en Scaer, et de François, domestique à Pen Quélen, en Bannalec, pris en défaut, l'un à Creiz Obet et l'autre à Loge-Pont-Nabat, le 22 mars à 20h45 se renouvellera souvent, Pierre, de Keriquet-Trébalay, en Bannalec, attrapé à Loge Beghouarn, s'en apercevra encore.

17 avril (L'Union Agricole et Maritime)
L'ivresse rend bègue : Lorsque le gendarme recontra Jean, lundi, vers 13 h., au bourg, l'infortuné répondit à ses interrogations. sur ses nom, lieu et filiation, par un pénible ko-ko-korr ! Il put enfin accoucher, pour qu'on le convoqua dans le verbal, de cette opinion que son village avait quelques rapports avec les mines d'or.

24 avril (L'Union Agricole et Maritime)
Fermeture tardive : A Kervinic, Marie, débitante, fut obligée d'avouer, le 18 avril, à 23h15, qu'elle n'avait aucun motif d'excuses légitimes pour avoir tenu son débit ouvert après l'heure réglementaire dans le dessein de faire plaisir à 4 soiffeurs attardés.

Facteur : M. Baccus, facteur titulaire à Bannalec, est nommé facteur-receveur à Tréflez. Félicitation

MAI

1 mai (L'Union Agricole et Maritime)
Egards conjugaux : Les époux Nélias de Kerignan, vivent en mauvaise intelligence. C'est tous les jours, chez eux, " fest-ar-vaz ". L'usage est de se frictionner réciproquement les côtes avec le " krog-ioud " et de mépriser le partage du "krienn " d'amour qui devrait se trouver au fond de tout chaudron conjugal, normalement étamé. Madame a déposé plainte contre Monsieur, lequel lui aurait abîmé l'esthétique nasale. Espérons qu'ils auront tous deux le nez de renoncer à ces rudes caresses

Coups et blessures : Joseph Derrien 48 ans, de Kerchuz, avait vidé chopines en tout bien, tout honneur, chez son compère Mahé Jégou. de Saint-Thurien. A peine avait-il quitté la maison de ce dernier, qu'à 1 kilomètre environ, il aurait été assailli par trois types qu'il pense reconnaître pour de jeunes galopins qu'il mit dernièrement, à la porte, dc chez lui, lors d'un fricot de baptême. L'un d'eux, Job, domestique de M. Tersiquel, interrogé, nie avoir pris la moindre part à ce complot.

15 mai (L'Union Agricole et Maritime)
Un qui se saoûle chez l'épicier : C'est le descendant direct du roi Salomon de Bretagne, décoré des noms de Georges François et devenu en fin de race, journalier . Georges François opérait en cette qualité chez M. Le Beuze, épicier en gros à Bannalec le 10 mai, non sans donner de temps en temps une accolade aux tonneaux de celui-ci, qui ne contenaient pas que de la mélasse ou du jus de pruneaux. Tant et si bien que Georges François alla crier et gesticuler à 20h30 devant la caserne de MM les gendarmes. On sait que ceux ci n'aiment ps ça, dame ! Georges François fut fourré dedans jusqu'à 5h30 le lendemain matin.

22 mai (L'Union Agricole et Maritime)
L'auto 6742 L: A Pont Rozhuel le 13 Mai, jour du pardon de la Véronique, vers les 20h15, les gendarmes virent déboucher, du coude de la route situé à 8 ou 900 mètres d'eux et venant de Rosporden, une auto, qui, en dépit des règlements, marchait à une allure désordonnée. Auto 6742-L, deux fois plus d'L ne vous soustrairont pas aux vengeances de la Loi !

29 mai (L'Union Agricole et Maritime)
Fermeture tardive : Au débit G... au bourg, le 14 mai, à minuit 50 minutes exactement, la montre en main et le verre à la bouche, six consommateurs appréciaient le degré du cidre et le montant de l'eau-de-vie. Du fond de la bouteille de Louarn Kam, sortit tel un génie des contes de fée, du lac enchanté, un gendarme ! Le gendarme offrit ses services à Jeanne la débitante qui s'en serait bien passée.

JUIN

26 juin (L'Union Agricole et Maritime)
:Est ce un rêve ? : Marianne Jambou, dame Cotonnec, de Gouriou, se plaint que revenant le 1° juin à 23 heures, de Loretta elle aurait été assaillie par le trop galant Pierre H... , de Rosquérou, qui lui voulait du mai ou du... bien, selon que chacun l'entend. Pierre nie, comme un beau diable. C'est un homme rangé, tandis que Marianne lève quelque fois. .. mettons la valeur d'un dé à coudre.

Meurtre : François Le Goff, cantonnier, au passage à niveau 494, à Bannalec, près Tromelin, à 700 mètres de la gare, marié à une demoiselle Sellin, de Lisloc'h, en Quimperlé, père de 2 enfants, garçon et fillette, souffrant depuis quelques années déjà, avait dû, les mois précédents, interrompre son service. Jeudi encore, il vint à Quimperlé, trouver le médecin de la Compagnie qui lui accorda un repos de dix jours. Ni dans la journée, ni dans la soirée, Le Goff ne tint ni à ses collègues, ni à sa famille, de propos pouvant faire soupçonner chez lui des troubles cérébraux. Dans la maisonnette dont Mme Le Goff était titulaire, chacun se couchait comme de coutume. Vers 11h1/2 du soir, François Le Goff se levait brusquement, frappait sa femme de coups par tout le corps et à la tête. La malheureuse réussit à s'échapper par la fenêtre et appela au secours. Pendant ce temps. Le Goff allait au lit du petit Emile, un garçonnet de 4 ans et l'étanglait. Mais, il ne dit rien à sa fille, Joséphine 6 ans. Pris d'un remord aigu, il se saisit d'une corde et alla à cent mètres de l'habitation, se pendre à un pommier. MM. André et Le Dû, du village de Tromelin, qui accompagnaient le retour de Mme Le Goff au domicile tragique, ne purent que constater la mort du petit Emile. Quant à Le Goff la gendarmerie prévenue, retrouva son corps dès le petit jour et les constatations furent faites par le Docteur Goulven. Ce drame terrible de la neurasthénie et non de l'alcool a profondément troublé la paisible population de Bannalec, où les époux Le Goff, fort unis, étaient très estimés.

JUILLET

17 juillet (L'Union Agricole et Maritime)
Accident mortel : Une petite chicane, qui s'est produite samedi soir vers 17h45, dans un groupe de jeunes gens, âgés de 14 à 15 ans, rassemblés clans la cour de la gare de Bannalec, a eu comme conséquence un accident mortel. Le jeune Emile Le Goff, fils du facteur des postes, avait distribué des cigarettes à ses camarades, sauf au jeune Jean Solliec, âgé de 14 ans, avec lequel il s'était chicané l'avant-vellle. Solliec, vexé, dit à Le Goff . « Tu as de la chance que ton frère arrive, sans cela je t'aurais dressé ! » Quelque temps après, le groupe se dispersa ; Le Goff et Solliec restèrent seuls dans la cour de la gare avec un autre camarade. Solliec bouscula Le Goff; celui-ci risposta et prit la fuite. En essayant cle franchir à la hâte la palissade qui sépare les quais de la cour extérieure, Le Goff, dont une jambe et une partie du tronc étaient engagées clans le passage, se heurta violemment la nuque contre le barreau supérieur de la palissade et s'affaissa en poussuut un cri. M. Bossé, facteur de gare, s'empressa de le relever et le transporta dans la salle d'attente, où le jeune Le Goff expirait uu bout de cinq minutes. Le docteur Goulven, appelé en toute hâte, ne put que constater le décès.

24 juillet (L'Union Agricole et Maritime)
Ayant coupé du foin : Louis, de Stang-Meil-Meo. but du cidre et s'en fut coucher au fond d'un fossé propice et douillet à Meil-Nabat, pour faire descendre sa boisson. A peine était-il descendu, depuis une heure, dans les profondeurs bienfaisantes du sommeil que MM. de la gendarmerie venaient vers les 18 heures, lui faire de la peine... Et dire qu'on était à la veille du 14 juillet, jour où comme dit la chanson... on peut se saôuler la gueule... au son de la Marseillaise.

Sans lanterne : Jeudi dernier, par nuit très obscure, la lanterne de Louis, maçon ne brillait pas sur sa bécane, et pourtant Louis rêvait en pédalant, à de brillantes perspectives

Sacré Yan : Yan est journalier au Moustoir-Menec, mais va faire la fenaison agricole du coté de Lorient. Comme il avait bu du cidre dans le train, mercredi 30juin « o vont d'arger», il se mit, pour ne pas oublier, à faire du foin dans les rues de Bannalec. A 18 heures, les gendarmes le trouvèrent gesticulant et courant des bords, suivi des acclamations des polissons. On vous le fourra au bloc.

AOÛT

7 août (L'Union Agricole et Maritime)
Un pendu : ie : Le 1° août vers 9 heures, Mme Calibot, se présentait chez M. Bernard boulanger, route de Scaër, pour prendre du pain et fut fort étonnée de trouver la boulangerie fermée. Ayant frappé à la porte et ne recevant pas de réponse, elle s'en retourna chez elle pour revenir vers 13 heures. Comme tout était encore fermé, elle fut prise de soupçons et prévint le beau-frère de Bernard, M Le Roy, qui travaille comme ouvrier boulanger chez M. Colin, au bourg. Le Roy se rendit sur les lieux et pénétra à l'aide d'une échelle par la fenêtre et en entrant dans la maison, il vit Bernard étendu au pied du lit auquel il s était pendu. Des voisins accoururent, mais tous les soins furent inutiles, la mort avait fait son œuvre. Bernard qui était âgé de 56 ans, buvait beaucoup et c'est probablement dans un accès d'alcoolisme qu'il a mis fin à ses jours.

En goguette : Le Gall Christophe, 68 ans, marchand de bestiaux est très nerveux quand il a bu un coup. C'est ainsi que le 1° août, vers 16 heures, étant en état d'ivresse, il se livrait à des excentricités sur la voie publique, causant ainsi du scandale. Il avait compté sans l'arrivée des gendarmes qui, pour calmer ses nerfs, l'ont enfermé à la chambre de sûreté jusqu'au lendemain matin, d'où il en sorti avcc un petit procès-verbal à la clef.

14 août (L'Union Agricole et Maritime)
Fermez à l'heure : A Creïs-Obet, le 10 août, a 23h30, on buvait du bon cidre au débit tenu par René Sayé. La gendarmerie, toujours curieuse, est arrivée et si le débitant avait oublié l'heure, elle n'avait pas oublié son petit calepin pour inscrire le nom du délinquant.

21 août (L'Union Agricole et Maritime)
Dans les postes : Mlle Péron Vincente, assistante au bureau des postes de Bannalec, est nommée à l'emploi d'aide des P. T. T à Camaret.

Les exploits de deux bambins : Mme Le Fur, ménagère au château de Quimerch, était en tournée le samedi 14 courant. Pendant son absence de la journée, deux jeunes enfants, dont les parents habitent également Quimerch, sont entrés chez elle. Après avoir renversé un pot de cendre sur le plancher, ils ont ouvert un placard fermé à l'aidé d'un cadenas et y ont dérobé un pot en grés contenant environ 4 kilos de beurre. Deux jupes qui se trouvaient dans l'appartement avaient également disparu. Le lendemain Mme Le Fur remarqua sur la cendre, des traces de pieds nus et qui ne pouvaient être d'autres que celles laissées par des enfants. Ayant des doutes sur les enfants Bourhis et Jambou, âgés respectivement de 6 et 10 ans, elle déposa une plainte à la gendarmerie qui interrogeaa les bambins. Ceux ci ont avoué êttre les auteurs du vol. Mme Le Fur estime son préjudice à 75 francs environ.

28 août (L'Union Agricole et Maritime)
Incendie : Mardi 24 août, vers 11h45, au Bérot, une meule de paille, de froment et de seigle, a pris feu à son côté nord, sans qu'il ait été possible de déterminer la cause du sinistre. MM. Guillaume et Louis Brinquin, propriétaires de la meule appelèrent au secours, mais en cinq minutes lc feu l'enveloppait toute entière. Tous les efforts furent vains et les pompiers de Bannalec, accourus, durent se borner à arroser les décombres. On put préserver deux autres meules de paille et de foin, ainsi que les bâtiments. Les dégâts estimés 2.000 fr, sont en partie couverts par le Soleil mais pour 1.000 fr. seulement.

SEPTEMBRE

11 septembre (L'Union Agricole et Maritime)
Grand mariage : Lundi 6 septembre 1920, c'était grande fête au Verger, dans le manoir si accueillant de notre ami Henri Rodallec. Le bonheur planait avec le gai soleil septembral, sur le cortège étincelant des noces, conduisant à l'église de Bannalec, Mlle Joséphine Rodallec et M. Pierre Auffret, de Begen Allé, en Lanvénégen. M. Tanguy, Maire, Conseiller général, présida au mariage civil, et M. l'abbé Joncour, curé-doyen de Bannalec, au mariage réllgieux. Ce dernier adressa aux jeunes mariés une allocution très délicate sur les devoirs du mariage. Qu'il nous soit respectueusement permis de regretter l'usage de la langue française, au lieu du breton qu'entendaient certes ! ces mariés vêtus de leurs riches atours nationaux. Les témoins furent pour le marié, M. Pierre Le Ny. grelller de paix à Locminé et pour la mariée, M. Guillaume Rodallec, de Kerco, en Riec-sur-Bélon. L'habit masculin était généralement porté en son entier, les invités d'Henri Rodallec, ayant conscience qu'appartenant à l'elite sociale campagnarde, ils se devaient de donner l'exemple et de répudier autant que possible dans les cérémonies publiques, le veston qui tend à remplacer le chupen. Que dire des toilettes féminines, sinon qu'elles étaient un poème de grâce et de fraîcheur ? Celle de la nouvelle mariée, celle de sa soeur et demoiselle d'honneur, Mlle Cécile Rodallec, toute gracieuse au bras de M. Pierre Le Ny, son cavalier, étaient de velours brodé par ellemême à la main, et semé d'iris et de liserons d'eau. Nous voudrions pouvoir décrire tous ces vêtements qui fidèles aux formes médiévales ne s'en prêtent pas moins à tous les raffinements modernes de la parrure. Notons seulement dans le cortège plusieurs jeunes filles ou femmes portant la coiffe plus large et plus haute que les années précédentes. Cette coiffe est d'un effet beaucoup plus artistique que ne le permettait jusqu'ici une exiguité gagnant chaque jour du terrain. Les repas de noces furent servis, au Verger même. Sous l'habile direction d'une cuisinière dont nous ne connaissons pas le nom, mais que nous tenons à féliciter, tout un essain d'accortes ancilles s'affaire autour des marmites et des chaudrons, épluchant ici, écumant là, activant les brasiers, dressant les tables. Une vaste tente et un " Kar-di " orné comme un " paradis " de toiles blanches et de guirlandes, telles sont les salles de festin. Sous les tentures du Kar-di prennent place les nouveaux époux et leurs proches et le défilé des plats s'effectue dans une joie sans arrière-pensée. Parmi les jnvités on remarque M. J. D...., un Celte d'Irlande, qui au dessert a tenu à remercier l'hôte qui l'accueillait en " gentilhomme ", ainsi que sa fille, Mme G..., femme de l'écrivain et romancier anglais. Il complimente aussi les nouveaux époux, puis au dessert il y alla de sa chanson gaëlique "an Kruiskeen laun ", c'est-à-dire " la cruche pleine ". Nous prions nos lecteurs de remarquer la similitude des mots " laun " en gaël et " leun "en breton, qui ont tous deux la même signification : plein. Nous même nous chantâmes en breton. Nous n'entrerons pas dans le détail des divertissements de cette belle jeunesse. Disons seulement que le soir, un bal eut lieu salle Gorgeu, et que les danses furent menées par quatre musiciens, dirigés par M. Burel, de Quimperlé, dont l'éloge n'est plus à faire. Nous ne voulons pas terminer ce compterendu, sans réintérer aux nouveaux époux tous nos vœux de bonheur, à leurs parents et spécialement à M. et Mm Rodallec, nos remerciements très reconnaissants pour leur si charmante hospitalité.

NOVEMBRE

27 novembre (L'Union Agricole et Maritime)
Gendarmerie : M. Floch'lay est nommé gendarme à cheval à la brigade de Bannalec, en remplacement de M. Fouvreau, nommé, il y a plusieurs mois, à la brigade de Challans (Vendée).

DECEMBRE

4 décembre (L'Union Agricole et Maritime)
Facteur rural : M. Person, facteur rural à Rosporden, est nommé en la même qualité à Bannalec.

11 décembre (L'Union Agricole et Maritime)
Les vols de la gare : La gendarmerie a enfin réussi à mettre la main sur Gustave Cochennec, 30 ans, voyou, et Joseph Bernard, sellier, 22 ans, auteurs de nombreux vols à la gare. Le 2 décemnre, à 22 h., M. Littoux, facteur mixte, avait déposé sur le quai, à 10 m. de la station trois caisses de gibier et six caisses d'œufs, pendant qu'il s'occupait d'une manœuvre. Au retour, il constata qu'on avait décloué la caisse, déplacé 3 ou 4 ramiers, ainsi que des perdreaux, et qu'au dessous existait un vide. Mais pressé par l'heure, il recloua et expédia. Toutefois, le lendemain, il fut trouver l'expéditeur, M. Sinquin, lequel écrivit au destinataire pour s'assurer de l'état des colis. Télégraphiquement on répondit au négociant qu'il manquait deux lièvres. M. Littoux se rappela alors, avoir vu dans la gare, une "raill"' surnommée la Moule et de son vrai nom Gustave Cochennec, accompagné de Joseph Bernard. De l'enquête qui suivit et de l'aveu des inculpés, il résulta que Cochennec décloua et que Bernard exhuma, puis que chacun prit un lièvre De la gare ils se rendirent au cinéma Gorgeu. Avant d'entrer au ciné, ils dissimulèrent les deux ggaspard, dans les soûtes de l'établissement et passèrent devant l'écran quelques heures agréables. La Moule qui, terrorisant Mme Veuve Le Tallec, obligeait celleci à l'héberger dans un grenier, dissimula sous la paille le gibier dérobé, promettant à Bernard qui n'osait montrer un lièvre chez lui, de le vendre à Rosporden. Mais, le jour de la foire de Rosporden, il fit si mauvais, que la Moule resta attaché à son roc. Il se contenta de vendre un des lièvres à M. Monchicourt qui l'a représenté à la gendarmerie, empocha ainsi 10 francs, mais ne pu réussir à écouler la part de Bernard. Tout ce qu'il a pu faire, c'est de partager avec lui la douceur des cachots où ils ont été boutés tous les deux.

18 décembre (L'Union Agricole et Maritime)
Chien et lapin : L'an dernier, le 14 juillet 1919, M. Jean Landrein, commerçant au bourg, chargeait le fàmeux La Moule, condamné pour les vols de gibiers à la gare, de conduire à M. Yves Petit, boulanger au Trévoux, une chienne courante d'une valeur de 100 fr.. En plus de cette somme, M. Petit devait livrer un jeune chiot. La Moule fit bien la commission et ramena le petit animal à Bannalec, mais le garda pour lui. M. Landrin resta 8 jours sans voir le messager. Lui ayant alors demandé ce qui était advenu du jeune chien, il lui fut répondu que M. Petit n'avait rien remis. Cependant à la fin du mois, le boulanger étant venu payer ses 100 fr., se montra tont à fait étonné de ne pas voir le chien en question, qu'il assura avoir bel et bien remis à Cochennec, dit la Moule. A diverses réclamations faites, Cochennec répondit par des menaces, si bien que M. Landrein n'osa pas porter plainte. Le chien était en effet en pension chex la mère du voyou. Ce dernier le revendit à M. Louis Monchicourt, commerçant, pour la somme de 200 fr. D'autre part, M. René Le Bail, commerçant avenue de la gare a déposé une plainte sur le vol d'une lapine qui aurait eu lieu, au mois de se^tembre 1919. Cette fois encore, Cochennec surpris à 23 h dans l'écurie de M. Le Bail, s'en tira indemne, si grande était la peur qu'il inspirait.

25 décembre (L'Union Agricole et Maritime)
CTribunal correctionnel de Quimperlé, audience du 14 décembre : Louis Cochennec dit la Moule dont nos lecteurs verront d'autre part les nouveaux exploits (vol d un chien) et son ami Bernard 17 ans, sont ces amateurs de gibiers qui opèrent, comme nous 1'avons rapporté, en gare de Bannalec. Cochennec dont les antécédents sont déplorables et qui est la terreur du pays est condamné à trois mois et un jour. Bernard au contraire, bénéficie de l'indulgence du Tribunal à cause des bons renseignements qui sont fournis sur son compte. Il est condamné seulement à un mois avec sursis.

 

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