EÑVORENN BANALEG |
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Extrait du registre des délibérations de la paroisse de Bannallec.
(Consulter)
:Du dimanche 29 mars 1789, en la sacristie de l'église paroissiale de Bannallec, lieu ordinaire à tenir les délibérations, se sont présentés :
Noble Maître Guillaume Guyho, avocat en Parlement et procureur fiscal de Quimerch, Maîtres Yves Evenou et Jean René Legrain, notaires de Quimerch, Messieurs Louis Servant et Jean Bernard du Fossey, tous demeurant en ce bourg, Jean Le Naour de Kercrech, Yves Le Naour de Kermingam, Corentin Gestalen de Kercoat, Yves Le Roi de Troganvel, Jean Huon de Kermaout, Yves Mahé de Kercaudan, Louis Le Guellec du Rumain, Pierre Le Coat de LocMarzin, autre Yves Le Naour de Lanhernan, les 9 derniers délibérants, Louis Le Gall de Kergotin, Jean Le Ber de Kercarnic, Louis Le Guernallec de ce bourg, Mathieu Le Tallec de Kernervet, Guillaume Dufleic de Toulencoat, Messire Joseph Vistorte, prêtre de cette paroisse, Yves Penquerch le vieux de Kernic, Yves Penquerch le jeune et François David, ces 2 derniers marguilliers, Christophe Corroller de Kergonval, Vincent Boutet de Kerscao, Guillaume Audren de Lannon, François Le
Gall de Moustoulgoat, Bertrand Le Beux du Rumeroux, François Le Bourhis de Kermogne, Louis Le Beux de Kerivinic Bras et Louis Le Goc du Rumeroux, tous habitants de cette paroisse et assemblés en vertu d'annonce faite à l'issue de la messe du matin et au prône de la grand-messe de ce jour par Monsieur le Recteur, auxquels ainsi qu'à tous les autres paroissiens en grand nombre ci-présents, lecture donnée en langue vulgaire bretonne d'une lettre du roi donnée à Versailles le 24 janvier 1789 pour la convocation et tenue des Etats généraux du royaume, du règlement y joint, d'autre lettre de convocation aussi donnée à Versailles le 16 de ce mois et du règlement y annexé, du même jour, pour la Bretagne, tous les susdénommés et autres habitants, procédant à l'élection des députés à envoyer à l'assemblée de la ville de Quimperlé du 2 de ce mois, ont unanimement nommé Messieurs Guyho, Evenou et Legrain; ensuite ont arrêté unanimement de donner aux-dits députés les charges suivantes, contenant le voeu des habitants de ladite paroisse.
1°) Que les privilèges de la province soient conservés sans nuire, ni préjudicier à la réforme des abus qui se trouvent dans la constitution.
2°) Que tous les impôts tels que les vingtièmes, capitation, fouages ordinaires et extraordinaires soient également supportés par les trois ordres de la province et répartis eu égard à l'aisance et à la faculté de chacun.
3°) Que les francs-fiefs soient supprimés, ou au moins convertis en un droit moins onéreux au Tiers.
4°) Que la corvée aux grands chemins soit supprimée et que les fonds de la province mal à propos employés, pour tables des présidents aux Etats, en pensions, gratifications, jetons, entretien de l'hôtel des jeunes gentilshommes, leurs instructions, et autres dépenses inutiles, soient consacrés à la faire par journaliers et pauvres.
5°) Que le surplus des fonds que procurera la suppression des objets ci-dessus, soit employé à décharger le peuple du casernement, du logement de guerre, du charoi de leurs bagages et de la milice tant de terre que de mer.
6°) Que les intendants soient supprimés, ou du moins qu'ils soient sans juridiction, que
toutes les affaires du domaine soient portées à la juridiction royale de l'arrondissement, et que les fermiers, receveurs et agents de Sa Majesté soient condamnés aux dépens dans les procès où ils succomberont.
7°) Que les droits de contrôle, centième denier, et insinuation soient réduits et qu'il soit fait un nouveau tarif pour les fixer invariablement.
8°) Qu'il soit au moins fait une pension de 400 livres à chaque prêtre desservant les paroisses, surtout celles de campagne, ce qui peut se faire sans être à charge à l'Etat en prenant les sommes nécessaires sur les biens mis en économat ou par autres moyens dont tout le monde a connaissance.
9°) Qu'il soit libre aux parties de se servir de timbre ou de vélin.
Déclarant au surplus desdits délibérants et paroissiens se référer au cahier commun des réclamations de l'ordre du Tiers, rédigé à l'hôtel de ville de Rennes les 24, 25, 26 et 27 décembre dernier, en ce qu'il n'y aurait rien de contraire à leur présente doléance.
Fait et arrêté sous mon seing, ceux de Messieurs Guyho, Vistorte, Evenou et Legrain, Guellec, Coat et autres présents, les dits jour et an.
Ainsi signé au registre, Oury recteur de Bannallec, Le Merdy curé de Bannallec, Vistorte prêtre de Bannallec, Guyho procureur fiscal, Evenou, Legrain, Vistorte, Le Coat, L. Le Guellec, Yves Penquerch, Le Guen, Passereau, Le Guen, Le Goapper et Le Guillou commis.
Je soussigné certifie que le présent
extrait est conforme au registre, ce jour 29 mars 1789