EÑVORENN BANALEG

Bannalec, il y a 100 ans

1919

MARS

2 mars (L'Union Agricole et Maritime)
Acte de bravoure : Le facteur Bernard, rentrant de sa tournée à bicyclette, ces jours derniers, aperçut un attelage descendant au grand galop la pente de Pont Hellec. Bernard se mit à la poursuite de l'attelage et après une course de 2 kilomètres atteignit le cheval qu'il maîtrisa, évitant ainsi un accident. Ce facteur mérite d'autant plus des compliments pour son acte de courage qu'il est amputé du bras gauche (mutilé de guerre).

16 mars (L'Union Agricole et Maritime)
Tombées du train : M. Bernard, poseur, maisonnette 491, près de Keveret fut prévenu, le vendredi 7 mars, par M. Sizorn sous-chef d'équipe, vers les 21h30, qu'à 50 mètres de la barrière, on avait trouvé une femme couchée sur le dos, du côté gauche de la voie de Quimperlé à Bannalec, sans connaissance et la figure ensanglantée. MM Bernard et Sizorn s'étant rendus sur les lieux, la transportèrent au logis du premier Le lendemain, iI la reconnut pour une dame Bourhis, de Rosporden. On la dirigea sur l'hôpital de Quimper. A 7h30, M. Bernard trouva une fillette, tombée également du train, à 100 mètres de l'endroit où l'on releva Mme Bourhis. C'était sa fillette qu'elle n'avait pas surveillée quand elle jouait avec la portière, et qu'elle voulut rattrapper. L'enfant n'a pas grand mal.

30 mars (L'Union Agricole et Maritime)
Affichons : Louis et Marie tiennent auberge « War hent St Jakez ». Les pèlerins qui ont soif ne parviennent pas à lire sur les murs le prix des denrées. Chez Joséphine c'est la même chose. Les gendarmes ont invité ces trois personnes à rédiger ces litanies.

AVRIL

13 avril (L'Union Agricole et Maritime)
Médecin : : Le docteur Goulven démobilisé, réside actuellment au bourg de Bannalec, maison Monchicourt Auguste. Consultations de 1h.à 2h. Visites à domicile.

Avortement : Samedi, comme nous mettions sous presse, arrivait à la prison de Quimperlé, Mme Le T..., commerçante à Bannalec, sous l'accusation d'avortement. L'Union Agricole était, depuis une quinzaine au courant de ces faits. Mais nous avons cru de notre devoir de nous taire étant donné les doutes qui planaient sur l'affaire, le point de départ d'une accusation émanant, comme toujours, de lettres.anonymes et de commérages ! et enfin l'honorabilité de la famille. L'arrestation semblant aggraver les charges qui pèsent sur l'accusée, et nos confrères ayant ébruité la chose, il est de notre devoir d'en parler aujourd'hui, en souhaitant de tout cœur que les faits soient controuvés!

20 avril (L'Union Agricole et Maritime)
Non lieu : Une ordonnance de non-lieu a été rendue, mardi dernier, en faveur de Mme Le T... , commerçante à Bannalec, et victime, comme trop souvent, d'une ignoble lettre anonyme , et de commérages intéressés ou inconscients.

JUIN

1 juin (L'Union Agricole et Maritime)
Inauguration d'une nouvelle place : Voici le programme de la fête spéciale qui sera donnée à l'occasion du retour des poilus et de l'inauguration d'une nouvelle plaça dite «de la Paix», le mardi 24 juin 1919. A 5 heures, Place de la paix, gavotte d'honneur, 12 rubans seront distribués aux meilleurs danseurs. Danses toute la journée et la nuit jusqu'à minuit.

15 juin (L'Union Agricole et Maritime)
Certificat d'études : (Examens du 10 juin). Garçons : Ecole publique de Bannalec. Le Beuze Guillaume, Bourhis Henri, Le Bras René, Cutullic Bertrand, Dœuff Louis, Le Foll François, Le Gall Joseph, Guen René, Guéréven Yves, Mayéras Auguste, Massé Jérôme, Rouat Louis. Filles : Ecole publique de Bannalec : Bourhis Marie, Burel Mélanie, Côme Paulette, Daniélou Anna, Le Gall Marguerite, Goapper Marguerite, Guillou Joséphine, Le Roy Marie, Madic Anna. Ecole libre de Bannalec ; Durant Marie, Le Gall Ernestine, Kerhervé Joséphine.

Fête des poilus : Pour le programme de cette fête, qui aura lieu, à l'ocasion de l'inauguration de la Place de la Paix, le mardi 24, consulter l'Union Agricole, du 1° juin. Un bal populaire aura lieu chez Mme Gorgeu, et mené par un orchestre de Quimperlé. Prix d'entrée : 3 francs par cavalier et cavalière, et 2 francs par personne isolée

Un jeune sauveteur : Un petit bonhomme de 13 ans, Guillaume Capitaine, a droit à la reconnaissance de tous et à une distinction bien méritée pour avoir retirée, de l'eau, à Roshuel, une fillette de 4 ans, la petite Hémon, qui était tombée, en jouant, dans la rivière.

JUILLET

20 juillet (L'Union Agricole et Maritime)
Vol d'herbe et dégâts : Lundi 7 courant, vers 20h30, M. Louis Riou, de la Villeneuve-Rousica fut voir une prairie située près de Kerambuinou, en Melgven, lorsque la veuve Gloanec, surprise à faucher de l'herbe, le traita de " bâtard " parce qu'il lui reprochait ce vol, puis s'élança sur lui, la faucille levée, disant qu'elle allait lui couper le cou. Pour se défendre il la frappa d'un petit bâton sur le bras droit, puis la saisit par le corps et réussit à lui enlever sa faucille. La vache de la veuve Gloanec ne cesse de s'introduire dans le champ de M. Riou, brouter ses patates et ses betteraves. Enfin on ne s'entend guère t

Nécrologie : On annonce le décès, à l'âge de 51 ans, de M. Baffet, receveur-buraliste et sous-lieutenant des pompiers. Condoléances à sa famille et en particulier à M. et Mme Goaper, nos concitoyens !

27 juillet (L'Union Agricole et Maritime)
Incendie : un incendie a dévoré une meule de foin appartenant à M. Jean Maurice, négociant à Bannalec. Les dégâts sont évalués à 4000 francs.

En ballade : Samedi Petit chien a rapporté à sa patronne Marie Jeanne de Cosquérou Saint Mathieu, non un perdreau mais un verbal dont un gendarme de diploma en passant, vers les 18 heures. Marie Jeanne a compris enfin qu'il lui fallait attacher Petit chien.

AOÛT

31 août (L'Union Agricole et Maritime)
Coups : Le 13 août dernier, jour de foire à Bannalec, Pierre Berthelot se rendit chez la femme Naour, de Stang-Aven, à laquelle il se plaignit des vols de pommes commis par les petits Naour. L'a-t-il prise par les cheveux et battue ? comme elle le prétend. Le fait est qu'aux cris par elle poussés, arrivèrent son beau-frère Gallo et la femme de celui-ci. La chasse fut donnée à Berthelot, lequel fut cerné dans un champ et menacé. Enfin, il n'y eut ni coups de pelles, pioches, etc., ni batterie, mais de simples hurlements réciproques.

Le vin se bonifie en vieillissant : mais les époûx Guiffant, 70 et 54 ans, près la gare de Bannalec deviennent de plus en plus méchants à l'égard l'un de l'autre. Barban se plaint d'avoir été rossée le 25 vers 8 heures sans aucune provocation, mais Per assure avoir reçu comme il allumait le feu, pour le déjeuner une sérieuse tricotée préalable. La vérité est qu'ils sont toujours en disputes.

Trois bandits : Jeudi 21 courant, au débit Provost, à 1500 mètres de la gare de Bannalec, et vers les 18h30 trois soldats américains se firent servir à manger. Ils tinrent col jusqu'au départ de deux consommateurs, puis se mirent en devoir de terroriser Mme Provost et sa mère, les menaçant de faire feu, et en tout cas, leur labourant la figure, à coup de crosse de revolver. L'un d'entre eux s'étant saisi du tiroir-caisse, ils prirent la fuite, Ils ont été arrêtés la nuit suivante, à Rosporden. Ce sont bien des Américains, compatriotes de ceux qui lundi, 25, ayant dévalisé, un algérien, à St-Polde-Léon,et ayant été arrêtés à Sycomore (vieille route de Plourin) firent feu sur les gendarmes qui les amenaient à la prison de Morlaix.

NOVEMBRE

23 novembre (L'Union Agricole et Maritime)
Chien enragé : M. Couëffec, gardeparticulier, à la Forêt, en Bannalec, prévenu par M. Christophe Gourlet, garde à la Plaine, en Bannalec, que le chien de M. Troadec, du Gamer, chien de petite taille avait passé, le vendredi 14, vers 10h30, par son village, et avait mordu une petite chienne de six mois à M. Monchicout, de Bannalec, se rendit chez M. Gourlet. Il abattit le chien suspect. Ce chien d'après la déclaration de la famille Troadec, l'aurait quittée, le mardi ou mercredi précédent, et ne présentait alors aucun symptôme de la terrible maladie. Cependant, le jeudi, il revenait au Gamer et mordait Mme Caron. Le jeune Caron, 9 ans, déclara alors avoir été lui aussi mordu dès le mercredi. En conséquence la chienne de M. Monchicout fut abattue par son propriétaire et Mme Caron, ainsi que son jeune fils prirent le chemin de l'institut Pasteur.

Sapeurs pompiers : Sont nommés : lieutenant à Bannalec, M. Capitaine ; souslieutenant, même commune, M. Monchicourt

DECEMBRE

7 décembre (L'Union Agricole et Maritime)
La veille du lundi : Yan Lancien, maçon s'est trompé de jour, prenant le dimanche pour le lundi. Il gesticulait et brayait sur la voie publique, vers 10 h. La gendarmerie a noté ce fait historique.

14 décembre (L'Union Agricole et Maritime)
Suicide : M. Pézennec, fJean Louis, 67 ans, cultivateur au village de la Garrenne, a mis fin à ses jours en se pendant dans un de ses hangards. Le corps a été découvert lundi 8 décembre vers 10h. Les causes de ce suicide sont inconnues

21 décembre (L'Union Agricole et Maritime)
Tribunal correctionnel : Vol de chaux. M. Le Bris entrepreneur à Bannalec, avait déposé, dans une dépendance du château dc Quimcrc'h, une certaine quantité de sacs dc chaux hydraulique. Le braconnier François Jambou, 40 ans, persuadé que la chaux hydraulique est un excellent appât pour la pêchc en rivière en subtilisa cinq. Dans la semaine du quinze août, le témoin, Madec, le vit passer devant sa porte, accablé sous un sac, et le 17, il le surprit près de la rive, à quelques pas d'un sac entamé et mal dissimulé dans les broussailles. Jambou prétend que tous cela est faux, que s'il a porté quelque chose, c'était des sacs de pommes de terre. Mais sa défense est nullc. Aussi le tribunal écartant le délit de pêche couvert par la loi du 19 octobre dernier, le condamne pour vol, à 15 jours d'emprisonnement, avec sursis.

Accident mortel : Dimanche 14 décembre, vers 15h30, François Scoazec, 42 ans, de Trébalay, s'occupait à scier la poutre du pignon chez Mme veuve Le Bihan, en compagnie de Maurice Mathurin. Soudain, du fait de l'ébranlement donné à cet édifice vétuste, le pignon tomba, écrasant le malheureux Scoazec snr le coup.

Une voiture à bras : A la Maison de Laine, il y aurait un repaire de voleurs spécialisés dans les voitures à bras. Le capitaine serait uue femme comme Marion du Faouët, et le lieutenant son propre fils. C'est du moins ce que pense M. Cutullic Yves, du bourg.