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JANVIER

6 janvier (L'Union Agricole et Maritime)
Le sucre : A Saint Jacques en Bannalec nos epiciers Jean et Marie ne se soucient ni de taxe, ni d'affiches. Ils vendent tous deux, 2 francs le kilogramme de sucre et remédient à la crise du papier en lésinant les affiches. Jean et Marie ont recueilli chacun un petit procès verbal, samedi vers 19h20.

Abbatu : C'est à la fourrière ô forains que vous eussiez trouvé Mador abandonné par vous sans collier. Le pauvre animal victime de l'oubli passa de ce fait conseil de guerre et fut comdamné par les armes le 31 décembre 1917. Tristes étrennes que lui donna là M. Le bris faisant fonction de Maire.

Escalade et effraction : M. Le Coz instituteur à Keranguen parti en congé du 26 au 31 non sans fermer à clef les portes des classes et du logement. Durant son absence on lui déroba diverses fournitures classiques : trois pipes, 25 kg de patates, 1/4 de stère de bis. Le déménageur s'est introduit par une fenêtre élevée de 2,50 m en bordure de la route de Scaër à Bannalec en enlevant un des carreaux à peu près descellé. La gendarmerie est sur les traces des brigands.

13 janvier (L'Union Agricole et Maritime)
Fermeture tardive : A Kerinec, dimanche, procès verbaux à la Veuve Perrodo et aux consommateurs Yves, 25 ans, réformé , René 20 ans, réformé et autre René, 19 ans. Pourquoi ? Parcequ'on buvait, dans ce débit, passé minuit.

FEVRIER

10 février (L'Union Agricole et Maritime)
Clergé : M. l'abbé Joseph Trévidic, vicaire à Névez est nommé vicaire à Bannalec. Il était auxiliaire à Riec.

Chasseur, chassant, chassait : dimanche, près de Trébalay. Son chien avait même déjà pris le lapin qui servirait à son déjeuner.J. avait bien un permis, mais pas d'autorisation préfectorale, pour le lapin. Il s'autorisait par contre à avoir bourses et furets. Une autorisation spéciale à comparoir devant MM. les juges lui a été octroyée.

Croix de guerre : Jean-Marie Barillec, pionnier d'infanterie, vient de recevoir la croix, avec le motif ci-dessous : Soldat très brave et très courageux, toujours volontaire pour eflectuer. les travaux dans les circonstances les plus périlleuses. Nos félicitations !

17 février (L'Union Agricole et Maritime)
Le cidre est cher : Mais Marianne, mère de 6 enfants, s'en paye quand même Samedi 2 à Kermoigne elle faisait part vers les 18h aux passants de ses goûts irréductibles. Les gendarmes lui ont décerné acte.

Sans plaque : Près de Kermoigne, samedi, Mèdor se baladait avec uu collier sans plaque. Ce chien a été rappelé à son devoir, vers les 17 heures.

MARS

17 mars (L'Union Agricole et Maritime)
Rebellion : Cotonnec, a donné du coton aux deux gendarmes qui le rencontrèrent braillant dans la rue. Ils lui mirent la main au collet, mais ce n'est pas sans avoir reçu force horions qu'ils le mirent à l'abri.

31 mars (L'Union Agricole et Maritime)
Au Champ d'Honneur : un nouveau deuil a frappé la paroisse de Bannalec. Pierre Le Meur est tombé, face à l'ennemi. Un de ses amis du petit séminaire de Saint-Vincent, d'où il sortait pour entrer à la caserne, en août 1916, donnait, le 12 février, ces émouvants détails sur sa mort : « Pierre Le Meur est tombé, la nuit dernière, frappé d'une balle en pleine poitrine. Il fut surpris, dans le boyau de communication par le tir indirect d'une mitrailleuse ennemie, au moment où il allait prendre la faction au poste d'écoute. Des camarades, qui se trouvaient dans un gourbi voisin, l'entendirent tomber, et se portèrent immédiatement à son secours, mais déjà il expirait. Toujours gai, toujours content, aimable avec tout le monde. Le Meur était prêt à rendre service à qui que ce fut. A cela, il joignait une bravoure magnifique ; il y avait -il une patrouille, une embuscade, une reconnaissance à faire ? Toujours il se proposait comme volontaire. C'est ainsi qu'il participa très astivement à un heureux coup de main et obtint une belle citation à l'ordre de la Division.

Bicyclette détournée : M. Auguste Monchicourt commerçant et messager au bourg de Bannalec, prêta, le 25 novembre 1917 à un certain courtier en patates, une bicyclette. Depuis il n'entendait parler ni du vélo, ni du courtier, quand il y a une quinzaine, il rencontra ce dernier, à Rosporden. Pourquoi la bicyclette ne fut-elle pas remise à temps à son propriétaire ? C'est que l'emprunteur ayant été quelque temps pensionnaire de M. Jacob, hôtel Julia, à Pont-Aven, n'avait pu la retirer, parce qu'il n'avait pas soldé ses dépenses. M. Monchicourt réclame sa bicyclette et M. Jacob, ne veut la remettre qu'au courtier, en échange du paiement. Ceci va constituer un cas assez curieux dans la jurisprudence du gage.

Sans guides : Près du Gouriou, sur la grande route, le 28 mars, à 7h40, le meol-braz Jakez animait ses chevaux de la voix, tel le divin Hector, monté sur un char antique, il dédaignait, les roues. Les gendarmes qui savent comment se gouverne un cheval ont donné à Jakez une leçon de dressage.

AVRIL

7 avril (L'Union Agricole et Maritime)
Arrivée à midi : En face du Quinquis, le 31 mars 1918, jour de Pâques, fut arrêtée pour défaut de plaque au collier, une chienne de fort embonpoint, vêtue d'uu négligé du matin, blanc sale. Elle comparut à midi par devant M. Le Bris, faisant fonction de maire de Bannalec. Ladite chienne étant demeurée muette aux interrogations à elle produites sur son identité, fut incontinent convaincue de vagabondage invétéré, ce qui est crime prévu et puni par le Code Canin, et aprés de cours débats condamnée à mort. La sentence fut mise à exécution, sans désemparer. Ainsi que le Pendu de Domfront, la pauvre bête ne trouva guère de prévenances à Bannalec. Elle aussi pouvait dire : Bannalec de malheur Arrivée à midi, Pendue à une heure Pas le temps de dîner. Les parents ou plutôt les patrons de la condamnée n'ont point encore réclamé sa dépouille comme le leur permet la loi

Histoire de choux : Que les vaches de Marjanik aient mangé des choux-vaches, rien d'étonnant, car les choux-vaches sont faits pour les vaches I Qu'elles les aient mangés, le 25 mars 1918, à 7 heures du matin, au petit déjeuner, i! n'y a rien là qui puisse ternir le:ur réputation d'honnêteté ! N'avaient elles point tenu la porte ouverte ? Elles ne se cachaient pas, leur conscience ne leur reprochant rien. mais voilà, Mme. Brod et Yves Lijour et Guillaume Tanguy peuvent assurer que ce casse croûte revenait du garde-manger, je veux dire du champ de Mme Brod. de Kérioua. Marjanik prétend que ces choux poussèrent â l'abri du pignon de sa maison Ah ! Marjanik ! Marjanik il faudra discliper mieux les choses avant qu'on te croie !

28 avril (L'Union Agricole et Maritime)
Un collier c'est bien : une plaque avec c'est encore mieux ! Tel est le conseil que donna aux autres chiens de la commune, le chien de Kervadiou, après avoir expérimenté, par lui-même, combien il est désagréable de se voir l'objet d'un procés verbal.

Dissuadé : Malhurin Jcgou, courtier à Cosquèrou en Bannalec, voulait à toute force, rentrer chez Mme Maurice, débitante au bourg, le 22 avril, à 19h30. Les gendarmes l'en ont tout à fait dissuadé.

Coups : M. Kerhervé, de Rosporden ayant acheté un lot de bois à Mme Guyader, de Kerscornec en Bannalec, en confia l'exploitation à Jacques Barillec 55 ans, bûcheron au même village. Comme ce dernier allait commençer son travail, il trouva deux arbres en moins. Mme Barillec l'avertit qu'ils étaient dans un autre champ. Barillec la traita de gagn, vieille p.. et lui allongea plusieurs coups de pieds dans la fesse gauche ct quelques coups de poings dans la figure. Ce fut la femme Barillec elle-même qui accourut la délivrer..des griffes de son homme. A l'enquête, elle nie cette intervention mais en présence d'autres témoins de la scène, elle allègue : je dirais bien toute la vérité mais comme je suis souvent victime de violence, je ne veux rien dire car je sais ce qui m'attend. Espérons toutefois que si la vérité ne peut sortir du puit, elle sortira du baril !

MAI

12 mai (L'Union Agricole et Maritime)
Sans collier : Françoise, commerçante à Bannalec, aime beaucoup sa chienne forte bête sous poil blanc et marron. Un collier compléterait l'équipement, mais Françoise a la paresse d'acheter ce petit morceau de cuir, maintenant que tout est si cher. Les procès-verbaux Françoise ça c'est cher aussi donc !

Le sucre : Mme Le Durand, épicière route de la gare, a écopé d'un procès-verbal pour défaut d'affiche des prix du sucre, refus de vente et vente au dessus du tarif. Mme Le Durand avait renvoyé un client à se pourvoir chez Mme Tanguy, attendu qu'elle ne lui fournissait pas d'autre marchandise. De plus elle vendait le kg. à 2 fr. 20, alors que le prix maximum pour Bannalec est de 2 fr. 05.

Ivre : Louis Le B..., 51 ans, ne se soûlera plus. C'est ce qu'il a juré sur son foyer domestique, on rentrant chez lui le 8 mai à 14 h.

Allume, allume : Iouen qui n'avait pas de lanterne, le 9 mai à 22h, fut rudement côyonné en arrivant au « Coyon »

19 mai (L'Union Agricole et Maritime)
Fermons : Marie-Anne qui est aubergiste au bourg, depuis 9 ans 1/2, avait jusqu'à maintenant réussi à mettre dehors les consommateurs attardés. Elle n'a pu y arriver, le 13 mai, à 1h30. Quatre jeunes gens ont rompu la louable coutume et 1'ont laissé, en s'enfuyant, la pauvre Marie Anne en face des gendarmes et du procès-verbal.

A la chienlit : C'est ce que criaient les gosses de la localité après Guillaume Airy, qui saoûl comme la bourrique à Robespierre, titubait et gesticulait par le bourg, dimanche, à 19 heures.

Tribunal correctionnel de Quimperlé : Coups : Jacques Barillec qui, sous prétexte que les arbres dont il était chargé d'assurer l'abattage n'étaient pas au complet, s'est permis d'outrager et de frapper Mme Guyader, de Kerscornec, est condamné à 8 jours de prison avec sursis.

Vol de choux : Vol de choux : Marie-Jeanne Jaffrezou a beau se défendre d'avoir donné à ses vaches, les choux d'Yves Lejour et de Mme Brod, le 25 mars, à 7 h. du matin, le tribunal n'admet pas ses explications, et il met comme sanction à cette affaire de choux, 15 jours avec sursis et 100 fr. d'amende.

JUIN

9 juin (L'Union Agricole et Maritime)
Incendie : La semaine dernière, la jument de M. Yves Quéré, de la Forêt, poulina dans la nuit, vers les 0 heures. M. Quéré lui porta secours. Or, au matin, le feu éclatait, sans qu'on en connaisse les causes précises. M. Quéré et son domestique Nerzic tentèrent de faire sortir ladite jument et ne purent y réussir qu'à la longue. L'animal souffre d'une large brûlure à la croupe, tandis que Nerzic se blessa, assez légèrement il est vrai. Faute d'eau, l'écurie fut entièrement consumée. Les pertes s'élèvent à environ 200 fr tant en instruments agricoles, qu'en provision de patates. M. Quéré qui est soldat permisssionaire est assuré.

AOÛT

4 août (L'Union Agricole et Maritime)
Ivresse : Dimanche, près du bourg, Christophe, cultivateur à Loge B-" , père de sept enfants, manifestait bruyamment en l'honneur de Bacchus. Les gendarmes lui ont mis un bœuf sur la langue.

Strangulation : Lundi, vers les 9 heures, Louis Daniélou, cultivateur à Trémeur souffrant depuis quelque temps, alla faire na promenade habituelle. Ne le voyant pas revenir, sa femme se mit à sa recherche et le trouva pendu dans un champ appartenant à M. Thersiquel et situé à 100 mètres du village. M. Thersiqel coupa la corde. Le docteur Queïnec, mandé en hâte, ne put que constater le décès. Le malheureux Daniélou jouissait de l'estime publique.

Mort : Nous apprenons la mort à l'hôpital mixte de Lorient, le 2 juillet, de Jean-Jacques Coulouarn, en littérature Yan Guirionez, agent d'assurances, du 111° d'artillerie à Lorient, où il venait d'être affecté après trois ans passés sur le front. Il n'avait que 25 ans. Nos lecteurs se souviennent de son récit des tanks, censuré ici il y a deux ans ; censeur et censuré sont morts tous deux. Ce récit fut repris par le Citoyen, et enfin reproduit par nous le 24 mars dernier. Nous assurons la famille Coulouarn de la douloureuse sympathie que nous éprouvons pour elle, devant la disparition d'un jeune homme, qui s'éveillait à la vie bretonne et en comprenait la valeur.

18 août (L'Union Agricole et Maritime)
Mort au champ d'honneur : Nous apprenons la mort au champ d'honneur de M. Jérôme Fiche, dragon, tombé le 18 Juillet, en chargant l'ennemi, à l'âge de 40 ans,gendre de M. Henri Le Rodallec. Il laisse une fllette. M. Jérôme Fiche était adoré de ses hommes et de ses concitoyens. Sa mort sera universellement regretté. A Mme Fiche et à M. Henri Le Rodallec, nos meilleures condoléances.

Police des cabarets : Au bourg de Bannalec, Françoise, 32 ans, servait à boire, le 11 août, à 22h 15 à trois consommateurs. Un procès-verbal pour trois consommateurs, c'est un tiers pour le tout I Enfin cela suffit.

SEPTEMBRE

8 septembre (L'Union Agricole et Maritime)
Vol : Vendredi 30 août, Mlle Jeanne Le Bail, commerçante au bourg a constaté qu'une somme de 208 francs déposée dans un tiroir en évidence sur une table, avait disparu. Mlle Le Bail avait cette même semaine apporté des modifications à l'aménagement de son mobilier. Le vol aurait été commis le jeudi 29, entre 18 et 19 heures, par de jeunes enfants que la rumeur publique désigne.

15 septembre (L'Union Agricole et Maritime)
Fou furieux : François Tallec, de Moustoulgoat, après un séjour à St-Alhanase, rentra chez lui. Mardi, il devint fou furieux et voulut battre son père, cantonnier et sa mère elle-même. Les parents se réfugièrent dans un champ. Enfin on parvint à l'enfermer dans la maison el les gendarmes le decidèrent à les suivre en lui promettant de le mener a M. le curé de Bannalec.

OCTOBRE

6 octobre (L'Union Agricole et Maritime)
Nouveau percepteur : M. Léon-Joseph Bouteillier, percepteur de Ste-Croix de St-Lô (Manche), est nommé percepteur-receveur municipal de» quatre communes composant la réunion de Bannalee, en remplacement de M. Le Goff, décédé. Souhaits de bienvenue !

13 octobre (L'Union Agricole et Maritime)
Vol flagrant : Samedi vers 19h. Vincent Thaëron, 40 ans journalier à Locmarzin, entra au débit tenu à Kervinic, par Mme Veuve Nicolas, et se fit servir un café. II n'y avait en ce moment dans le débit, que la fille de Mme Nicolas, Mme Lesaux, laquelle préparait.ses malles, pour entrer en condition chez M. Béziers, à Lorient. Elle avait déposé sur la table sa bague de fiançailles, d'une valeur de 35 fr. ainsi qu'une autre bague, .en aluminium, appartenant à sa mère et sans aucune valeur. Thaëron but rapidement son café et partit, emportant les bagues. Retrouvé au débit Lijour, route de Quimperlé,. Il a avoué le vol et a été écroué. Il a été trouvé nanti outre les bagues, d'une somme de 1.520 fr. , dont il aura à rendre compte.

20 octobre (L'Union Agricole et Maritime)
Tombée dans un puits : Marie Anne Guernel femme Picard, de Coatmeur, atteinte de grippe infectueuse est allée sous l'empire du délire le 12 courant vers 6 heures du matin, se jeter dans un puits profond de 20 mètres et dans lequel il y avait à peine 60 centimètres d'eau. On la retira une heure après mais la mort avait fait son oeuvre. Le puits a été désinfecté.

En récurant un puits : En récurant vendredi 18 octobre le puits de M. X propriétaire à Bannalec, le sieur René François Guernalec 34 ans journalier a trouvé la mort probablement asphyxié par les gaz toxiques. Il n'avait pris aucune des précautions requies en ce cas.

DECEMBRE

8 décembre (L'Union Agricole et Maritime)
Tribunal correctionnel de Quimperlé : Mauvaise farce. Nos lecteurs ont souvenance que le samedi 5 octobre, vers 19 h., Vincent Thaêron, 40 ans, journalier à LocMarzin. entra au débit de Kervinic tenu par !a veu:ve Nicolas et se fit servir un.café . Mme Lesaux, fille, de Mme Nicolas était seule à la maison et préparait ses malles pour entrer à Lorient , comme bonne, chez M. Béziers. Elle avait déposé sur la table sa bague de fiançailles, d'une valeur de 35 fr. ainsi qu'une autre bague en aluminium appartenant à sa mère sans valeur. Thaôron en partant emporta les bagues. Retrouvé au débit Lijour, route de Quimperlé il avoua le vol el fut écroué 8 jours. Thaôron prétend avoir voulu faire une farce. Ça ne lui a pas réussi ! Enfin comme on a recueilli sur lui d'excellents renseignements, qu'il n'est qu'ivrogne d'occasion, sans être alcoolique, que c'est un réformé père de 5 enfants, Me Bot Incline à l'indulgence le tribunal qui ne prononce que 8 jours de prison avec sursis.

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